Depuis l’instauration de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) en 2018, les acheteurs de biens immobiliers doivent prendre en compte cette taxe dans leurs projets d’investissement. Quelles sont les modalités de cet impôt et comment peut-il impacter le marché immobilier ? Décryptage.
Comprendre l’impôt sur la fortune immobilière
L’IFI est un impôt qui remplace l’ancien impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Il concerne les personnes possédant un patrimoine immobilier dont la valeur nette taxable dépasse 1,3 million d’euros. En revanche, il ne s’applique pas aux biens professionnels, aux placements financiers ou encore aux œuvres d’art.
Pour déterminer si une personne est soumise à l’IFI, il faut additionner la valeur de tous les biens immobiliers possédés (résidence principale, résidences secondaires, locaux commerciaux, terrains à bâtir), puis soustraire les dettes éventuelles liées à ces biens (emprunts, travaux). Si le résultat dépasse 1,3 million d’euros, l’IFI devra être payé selon un barème progressif allant de 0,5% à 1,5%.
L’impact de l’IFI sur les acheteurs immobiliers
Pour les acheteurs immobiliers, l’IFI peut représenter un coût supplémentaire à prendre en compte lors de la constitution de leur patrimoine. En effet, si l’acquisition d’un bien fait basculer leur patrimoine au-dessus du seuil de 1,3 million d’euros, ils devront s’acquitter de cet impôt.
Les acheteurs peuvent toutefois bénéficier d’un abattement de 30% sur la valeur de leur résidence principale pour le calcul de l’IFI. Cela signifie que si leur résidence principale est estimée à 2 millions d’euros, elle ne sera prise en compte qu’à hauteur de 1,4 million dans le calcul du patrimoine taxable. Cette mesure vise à favoriser l’accession à la propriété et inciter les ménages à investir dans leur résidence principale plutôt que dans des biens locatifs.
Les stratégies d’optimisation pour réduire l’IFI
Plusieurs stratégies peuvent être mises en place par les acheteurs immobiliers soumis à l’IFI pour optimiser leur imposition. Parmi elles :
- investir dans des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ou dans des organismes de placement collectif immobilier (OPCI). Ces placements permettent d’accéder indirectement au marché immobilier tout en étant exonérés d’IFI, car ils sont considérés comme des actifs financiers.
- démembrer la propriété, c’est-à-dire séparer la nue-propriété (le droit de disposer du bien) de l’usufruit (le droit d’utiliser le bien). En cas de démembrement, seul l’usufruitier est redevable de l’IFI.
- déduire les dettes liées à l’acquisition ou à la rénovation d’un bien immobilier. Pour cela, il est important de conserver tous les justificatifs des dépenses engagées et des emprunts contractés.
Cependant, ces stratégies ne sont pas à prendre à la légère et nécessitent souvent le recours à un conseiller en gestion de patrimoine pour être mises en place efficacement.
Quel impact sur le marché immobilier ?
L’introduction de l’IFI a suscité certaines craintes quant à son impact sur le marché immobilier. En effet, certains observateurs estiment que cet impôt pourrait inciter les investisseurs fortunés à se détourner du marché immobilier au profit d’autres placements moins taxés.
Toutefois, il est encore trop tôt pour mesurer avec précision les effets de cette mesure sur le marché. De plus, la réduction du nombre de contribuables soumis à l’IFI par rapport à l’ISF, ainsi que l’abattement sur la résidence principale, devraient atténuer cet impact éventuel.
Il convient néanmoins pour les acheteurs immobiliers soumis ou susceptibles d’être soumis à l’IFI de bien évaluer les conséquences fiscales de leurs projets d’investissement et de se faire accompagner par un professionnel pour optimiser au mieux leur situation.
En résumé, l’impôt sur la fortune immobilière est une considération importante pour les acheteurs immobiliers dont le patrimoine dépasse le seuil de 1,3 million d’euros. Si cet impôt peut représenter un coût supplémentaire pour certains investissements, il est possible de mettre en place des stratégies d’optimisation pour en réduire l’impact. Toutefois, il est encore difficile de mesurer avec précision l’effet de cet impôt sur le marché immobilier dans son ensemble.